Les risques professionnels représentent tout ce qui peut menacer la santé et la réussite d’une entreprise. Qu’il s’agisse de risques stratégiques, financiers ou encore opérationnels, il est impératif de mettre en place une véritable gestion de ces risques au sein de l’entreprise de façon à, dans le meilleur des cas, les éviter, ou au moins de minimiser les conséquences potentielles d’incidents ou d’accidents pouvant se produire. Voyons comment mettre en place une gestion des risques professionnels efficace.

Qu’est-ce que la gestion des risques?

De nombreuses choses peuvent arriver au sein d’une entreprise, ou à l’extérieur, pouvant affecter son bon fonctionnement. Un risque professionnel est en fait une probabilité qu’un événement survienne, et ses conséquences potentielles sur l’activité de l’entreprise. Il peut s’agir de la sécurité des employés et des accidents potentiels liés à leurs activités, comme des chances que la salle des serveurs soit inondée et que le réseau interne soit indisponible, ou encore que la climatisation tombe en panne alors que certains produits doivent être conservés à une température constante. Il y a des millions de possibilités en fonction de l’activité de l’entreprise, de son implantation géographique, de sa taille, de ses salariés…

La gestion des risques consiste à identifier toutes les situations pouvant mal tourner et de leurs conséquences potentielles. A l’aide de méthodes et d’outils, les risques pour l’entreprise peuvent être listés, et priorisés en fonction de la probabilité qu’un événement survienne et de l’importance des conséquences induites.

Les risques pourront alors être traités en fonction des priorités décidées, de façon à ce qu’aucun événement lié ne puisse survenir, ou que les conséquences en soient minimisées. De cette façon, l’impact sur le fonctionnement de l’entreprise sera moindre, et plus rapidement pris en charge.

Les différents types de risques professionnels

Il existe de nombreux types de risques auxquels peut être confrontée une entreprise, en fonction de son secteur d’activité. Voyons les trois principaux risques communs à un grand nombre d’entreprises.

Les risques opérationnels concernent le fonctionnement même de l’entreprise. Il s’agit de tous les risques susceptibles de mettre en péril l’activité de l’entreprise sur une durée plus ou moins importante. Une panne électrique peut paralyser l’entreprise car elle n’aura alors plus accès à son réseau informatique, pourra perdre des données stratégiques, un fournisseur qui n’est plus capable d’approvisionner une usine de fabrication pourra l’obliger à freiner sa production, voire à l’arrêter. Les exemples de risques opérationnels pouvant porter atteinte au fonctionnement de l’entreprise sont nombreux.

Les risques financiers peuvent être liés aux risques opérationnels (l’arrêt de l’activité de l’entreprise ne serait-ce que quelques heures aura obligatoirement des impacts financiers), mais pas uniquement. Ils concernent également toutes les transactions, tous les mouvements de trésorerie. Des exemples typiques sont une trop grande dépendance à un client unique (la perte du contrat représente un manque à gagner important), des clients qui ne paient pas ou avec du retard, un projet qui dérape et qui demande des financements supplémentaires, ou tout simplement des placements hasardeux.

Les risques stratégiques sont liés à la gestion de l’entreprise en elle-même. Ils peuvent provenir d’une mauvaise anticipation de l’évolution du marché, d’un changement majeur de réglementation mal anticipé ou encore du rachat d’un concurrent qui se révèle moins rentable que prévu.

Comment gérer les risques?

Le processus d’identification et de gestion des risques professionnels doit être placé au cœur de la stratégie de l’entreprise.

Les risques doivent être identifiés de façon précise. Une étude méthodique de toutes les activités et de tous les processus de l’entreprise permet de réaliser cette opération. Cela peut parfois s’avérer délicat, car l’entreprise n’a pas toujours accès à toutes les informations nécessaires. Dans le cas de la location de locaux par exemple, il peut être très difficile de repérer des malfaçons dans l’ouvrage qui pourrait mettre en péril l’activité. Une cloison dont l’étanchéité laisse à désirer, un raccord de plomberie mal fait, une prise électrique mal branchée sont autant d’exemples de défauts débouchant sur un risque difficile à identifier. Il faudra donc les intégrer dans des risques plus larges comme une fuite d’eau ou une coupure électrique, et en tenir compte dans leur prise en charge.

Une fois les risques identifiés, il faut évaluer pour chacun la probabilité qu’un événement puisse se produire. Il y a plus de chances qu’une surtension électrique survienne sur le réseau qu’un tremblement de terre (à moins d’être situé dans une zone à forte activité sismique). Même si les conséquences d’un tremblement de terre risquent d’être plus importantes, il y a peu de chances pour que cela se produise. En revanche, une surtension peut être courante en fonction de l’état du réseau électrique, avec des conséquences potentiellement désastreuses sur l’activité de l’entreprise. Prioriser correctement les risques vous assurera une meilleure gestion en cas de crise.

Les risques prioritaires doivent être traités en premier. Ils doivent être analysés et parfaitement compris de façon à trouver la réponse la plus appropriée.

A partir de cette analyse, des mesures pourront être mises en place de façon à réduire au maximum les conséquences d’un incident. Un processus clair et largement diffusé est la meilleure garantie de la prise en compte du risque. C’est comme un parcours d’évacuation d’un bâtiment. Il est conçu pour qu’un maximum de personnes puisse quitter le bâtiment en un minimum de temps, avec un maximum de sécurité. Pour être efficace, il devra d’une part être bien conçu et prendre en compte les spécificités du bâtiment et l’activité des salariés, et d’autre part être visible et communiqué très largement, de façon à ce que le jour où il devra être utilisé, nul n’ait besoin de le chercher ou de réfléchir à la façon de faire.

Enfin, une fois les risques identifiés et les mesures adoptées, il faut mettre en place un système de surveillance. Les risques évoluent, et les processus de prise en compte doivent faire de même. Si la porte d’évacuation du bâtiment débouche brusquement sur un immense trou parce que des travaux sont en cours dans la rue, il faut adapter la procédure de sortie et utiliser une autre ouverture. A chaque modification d’un processus, il doit bien entendu être de nouveau communiqué à l’ensemble des personnes concernées.

Tous les risques ne pouvant pas être traités de la même façon, nous pouvons déterminer quatre approches.

S’il est trop coûteux d’éliminer totalement un risque, il est possible de l’accepter. C’est-à-dire que l’on a conscience que ce risque existe, mais que le coût engendré par les mesures à mettre en place pour l’éliminer par rapport au coût d’un incident est bien trop élevé. Renforcer l’infrastructure d’un immeuble pour supporter une inondation alors qu’il se trouve en plein désert n’a aucun sens. Dépenser des fortunes pour sécuriser totalement un serveur alors qu’il ne contient aucune donnée stratégique n’en a pas plus.

Il est également possible de transférer ce risque à un tiers. C’est généralement ce qui se passe avec les assurances. A défaut de pouvoir garantir l’absence d’accident sur une chaîne de montage par exemple, l’entreprise peut faire assurer le risque afin d’en minimiser les conséquences et d’en déléguer la gestion, au moins en partie.

La diminution du risque est possible grâce à la mise en place de normes de sécurité plus strictes et plus adaptées. De cette façon, les chances qu’un incident survienne sont réduites, ainsi que les conséquences en cas d’incident. Typiquement, le port d’équipement de sécurité pour les employés et la mise en place d’une signalisation claire peuvent permettre de réduire le risque d’accident dans une usine.

Enfin, lorsque c’est possible, l’élimination pure et simple du risque reste la meilleure solution. Un changement de conduite, du processus de fabrication d’un produit, des composants utilisés… peuvent permettre d’éliminer totalement un risque.

Pour conclure sur la gestion des risques professionnels

Pour être efficace, une politique globale de gestion des risques professionnels doit être clairement formalisée au sein de la stratégie même de l’entreprise. Des risques mal identifiés avec des conséquences mal prises en compte, et l’entreprise peut courir à sa perte. Un plan clair et précis de gestion des risques permettra de diminuer la portée des incidents qui pourraient survenir.